vendredi, juillet 18, 2025
spot_imgspot_img

A VOIR AUSSI

spot_img

UE-USA : la liste secrète à 72 milliards d’euros que Bruxelles garde en réserve

L’Union européenne sort l’artillerie lourde face aux menaces douanières de Donald Trump. Avec 72 milliards d’euros de marchandises américaines dans le viseur, Bruxelles dévoile sa stratégie de riposte si Washington impose ses droits de douane de 30 % dès le 1er août. Cette liste révèle l’ampleur des moyens dont dispose l’UE pour répliquer aux mesures protectionnistes américaines. Ce que cache cette escalade commerciale pourrait bien redessiner les échanges transatlantiques.

Guerre Commerciale : Quand Trump Menace L’Europe De Surtaxes À 30%

Imaginez que votre voisin décide du jour au lendemain de vous faire payer 30% plus cher pour traverser son jardin. C’est exactement ce que Donald Trump vient de faire avec l’Europe. Le président américain a brandi la menace d’une surtaxe douanière de 30% sur tous les produits européens qui franchissent la frontière américaine.

Cette taxation, c’est comme une amende géante que les entreprises européennes devront payer pour vendre leurs produits aux États-Unis. Résultat ? Leurs marchandises coûteront beaucoup plus cher aux consommateurs américains, les rendant moins attractives face à la concurrence locale.

L’ultimatum est fixé au 1er août. Une date butoir qui résonne comme un compte à rebours dans les couloirs bruxellois. Trump ne plaisante pas : cette mesure toucherait directement le portefeuille des 27 pays européens, qui exportent massivement vers le marché américain.

Pourquoi cette escalade ? Trump veut rééquilibrer la balance commerciale entre les deux continents. Dans sa logique, l’Europe vend trop aux États-Unis sans acheter suffisamment en retour. Ces 30% de surtaxe, c’est son bâton pour forcer l’Europe à négocier.

Les discussions continuent, mais l’incertitude plane. Car derrière cette menace se cache une réalité : l’Europe ne compte pas se laisser faire sans broncher.

La Riposte Européenne : 72 Milliards D’Euros De Marchandises Américaines Dans Le Viseur

Effectivement, l’Europe a sorti les griffes. Face à la menace trumpienne, la Commission européenne a dévoilé lundi 14 juillet sa carte maîtresse : une liste de représailles ciblant 72 milliards d’euros de marchandises américaines.

Cette liste, c’est l’équivalent d’un arsenal commercial prêt à l’emploi. Comme un tiroir secret rempli de sanctions douanières, elle attend juste le signal pour frapper en retour. Les 27 pays européens ont choisi leurs cibles : des produits américains spécifiques qui subiront à leur tour des surtaxes si Trump passe à l’action.

Le message est clair : « Tu nous taxes, on te taxe ». Cette stratégie défensive vise à rendre les produits américains plus chers en Europe, exactement comme Trump veut le faire avec les produits européens.

L’aspect le plus frappant ? L’unité totale des 27 pays membres. Habituellement, faire consensus entre tant de nations relève du miracle. Mais face à Trump, l’Europe a retrouvé sa cohésion. Les ministres du commerce ont adopté une position commune : être prêts à riposter si nécessaire.

Cette liste de 72 milliards n’est d’ailleurs qu’un début. La Commission européenne a bien précisé qu’elle n’épuise pas toutes les possibilités de représailles. L’Europe garde d’autres cartes dans sa manche.

La guerre commerciale prend forme, et l’Europe montre qu’elle ne reculera pas.

« Nous Négocions D’Abord, Mais Nous Nous Préparons » : La Diplomatie À Double Tranchant

Cette détermination européenne a un visage : Maros Sefcovic. Le commissaire au commerce européen incarne cette stratégie du bâton et de la carotte. D’un côté, il brandit la menace des 72 milliards. De l’autre, il tend la main pour négocier.

« Nous négocions d’abord, mais nous nous préparons en même temps », a-t-il déclaré devant la presse. Cette phrase résume parfaitement la position européenne : diplomatie d’abord, guerre commerciale si nécessaire.

Sefcovic a confirmé son intention de poursuivre les discussions jusqu’au 1er août, y compris dès lundi avec ses homologues américains. Chaque jour compte dans cette course contre la montre. L’Europe mise sur le dialogue pour éviter l’escalade.

Mais le négociateur européen reste lucide sur les difficultés. « Il faut deux mains pour applaudir », a-t-il souligné avec une pointe d’ironie. Une façon élégante de dire que Trump doit aussi jouer le jeu. Si les États-Unis restent sur leurs positions, l’Europe activera ses représailles.

Cette diplomatie à double tranchant illustre la complexité des relations commerciales modernes. D’un côté, la nécessité de maintenir les échanges. De l’autre, l’obligation de défendre ses intérêts économiques.

« Tous les instruments restent sur la table », a rappelé Sefcovic. L’Europe garde toutes ses options ouvertes, y compris les plus radicales.

Au-delà Des Menaces : Un Arsenal Commercial Déjà En Place

Cette menace d’utiliser « tous les instruments » n’est pas qu’une formule creuse. L’Europe possède déjà un arsenal commercial bien fourni, prêt à l’emploi.

Premier exemple : la liste de 21 milliards d’euros que l’UE garde en réserve. Elle vise les importations américaines en riposte aux droits de douane que Trump avait déjà imposés sur l’acier et l’aluminium européens. Ces mesures dorment actuellement dans les tiroirs bruxellois, suspendues en attendant des temps meilleurs.

Mais voilà que la crise actuelle pourrait les réveiller. Si les négociations échouent, l’Europe pourrait activer simultanément ses deux listes : les 21 milliards pour l’acier-aluminium et les 72 milliards pour la nouvelle menace à 30%.

Le calcul est simple : 93 milliards d’euros de marchandises américaines dans le viseur. De quoi faire mal à l’économie d’outre-Atlantique.

Sefcovic l’a d’ailleurs confirmé : la liste de 72 milliards « n’épuise pas le champ de toutes les possibilités ». Comprendre : l’Europe peut frapper encore plus fort si nécessaire.

Cette escalade potentielle révèle une réalité méconnue. Derrière les sourires diplomatiques, l’UE dispose d’une véritable artillerie commerciale. Reste à savoir si elle osera s’en servir.

Plus de lecture