En ce début d’été 2025, les marchés énergétiques vivent des montagnes russes qui rappellent brutalement aux investisseurs une réalité : la géopolitique dicte le rythme des cours. Entre les tensions au Moyen-Orient, la menace de fermeture du détroit d’Ormuz et les soubresauts diplomatiques, les actions du secteur énergétique affichent pourtant une performance remarquable qui cache des fondamentaux bien plus solides que ces fluctuations ne le laissent penser. Ce que révèle cette analyse approfondie pourrait bien changer votre vision sur l’investissement dans ce secteur stratégique.

La Géopolitique Fait Tanguer Les Marchés De L’Énergie
« Il n’aura fallu qu’une opération éclair contre le programme nucléaire iranien pour faire basculer, une nouvelle fois, les marchés de l’énergie », observe Aurélien Lux, analyste chez Galilee AM. Cette phrase résume parfaitement l’année 2025 : une montagne russe permanente pour les investisseurs du secteur énergétique.
Imaginez votre portefeuille comme un bateau sur une mer agitée. Chaque tension géopolitique devient une vague qui le secoue. Le détroit d’Ormuz, ce petit couloir maritime par lequel transite 20% du pétrole mondial, suffit à lui seul à affoler les marchés. Quand l’Iran menace de le fermer, c’est comme si on bloquait l’autoroute A6 un week-end d’été : embouteillage garanti.
Les six premiers mois de 2025 ont enchaîné les secousses : tensions au Moyen-Orient, détérioration des relations sino-américaines, et ce fameux 2 avril où Donald Trump a annoncé de nouveaux droits de douane. Résultat ? Une chute brutale de 18,1% entre le 2 et le 8 avril pour la thématique besoins énergétiques.
Cette volatilité extrême illustre une réalité simple : les cours du pétrole reflètent avant tout la géopolitique mondiale. Quand les tensions montent, les prix s’envolent. Quand un cessez-le-feu est annoncé, ils redescendent. Une leçon importante pour tout investisseur : l’énergie reste l’arme géopolitique par excellence.

Quand Le Pétrole S’Emballe : +23% En 9 Séances
Cette réalité géopolitique a frappé de plein fouet en juin dernier. Face à la montée des tensions entre Israël et l’Iran, la menace explicite de Téhéran de bloquer le détroit d’Ormuz a fait vaciller les marchés. En seulement neuf séances, le baril de brut américain s’est envolé de +23%, avant de corriger dans la foulée.
Pensez à un thermostat déréglé : dès qu’une tension surgit, la température monte brutalement, puis redescend tout aussi vite. Cette forte volatilité illustre parfaitement le rôle central de l’énergie en tant qu’arme géopolitique. « En Bourse, la thématique besoins énergétiques se distingue actuellement comme la plus « value » parmi les 25 thématiques suivies par Galilee AM », fait valoir Aurélien Lux.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’Indicateur Thématique Galilee montre une corrélation moyenne de 0,66 avec les prix du baril de pétrole WTI, dépassant même les 0,87 en période de stress. Autrement dit, quand le pétrole bouge, les actions énergie suivent le mouvement, amplifiés.
Au premier semestre, la thématique affiche une performance de +7,8%, contre +8,6% pour le marché mondial. Sur le seul mois de juin, elle a bondi de +6,4%, largement soutenue par la flambée du pétrole. Une performance qui ouvre la voie à des opportunités d’investissement concrètes.

TotalEnergies Et Shell Tirent Leur Épingle Du Jeu
Ces opportunités ont particulièrement souri aux géants pétroliers. Parmi les principaux contributeurs à cette performance, on retrouve les majors : TotalEnergies et Shell, qui ont bien remonté en Bourse.
Imaginez un marathon où certains coureurs accélèrent dans la dernière ligne droite. C’est exactement ce qui s’est passé en juin : pendant que le marché mondial progressait de +4,2%, la thématique énergie bondissait de +6,4%. Un écart significatif qui récompense les investisseurs positionnés sur le secteur.
TotalEnergies, fleuron français de l’énergie, a particulièrement brillé dans cette remontée. La compagnie bénéficie directement de la hausse des cours du brut, ses revenus étant mécaniquement liés au prix du baril. Shell, géant anglo-néerlandais, suit la même dynamique haussière.
Ces performances s’inscrivent dans un contexte plus large : sur l’ensemble du premier semestre, la thématique énergie affiche +7,8%, une performance honorable face aux +8,6% du marché mondial. L’écart peut sembler mince, mais il cache une réalité plus nuancée.
En période de tensions géopolitiques, ces valeurs deviennent des refuges prisés. Elles offrent une diversification naturelle dans un portefeuille, notamment face aux incertitudes économiques mondiales. Cette solidité s’explique par des fondamentaux qui dépassent les simples soubresauts boursiers.

Comment Investir Sur Cette Tendance De Fond
Ces fondamentaux solides s’appuient sur des moteurs structurels puissants qui dépassent les turbulences géopolitiques. Pensez à une rivière qui continue de couler malgré les tempêtes : évolutions démographiques, émergence des classes moyennes, urbanisation. Autant de facteurs qui offrent des perspectives économiques durables au secteur énergétique.
La population mondiale continue de croître, les classes moyennes émergent dans les pays en développement, et l’urbanisation s’accélère. Ces trois tendances créent une demande énergétique structurelle qui ne dépend pas des soubresauts quotidiens du pétrole.
Pour les investisseurs particuliers, plusieurs options s’offrent pour surfer sur cette dynamique. La gestion collective représente une porte d’entrée accessible, notamment via le fonds SG Action Énergie proposé par Société Générale.
Côté ETF, l’Amundi S&P World Energy constitue une option intéressante pour diversifier facilement. Ce panier regroupe 31 valeurs emblématiques du secteur, offrant une exposition large sans avoir à choisir titre par titre.
L’avantage ? Ces solutions permettent de s’exposer à l’ensemble de la thématique sans subir les aléas d’une seule entreprise. Comme un panier de courses bien équilibré, elles répartissent les risques tout en captant le potentiel de croissance du secteur.
Cette approche long terme transforme la volatilité géopolitique en opportunité d’investissement structurelle.