Une guerre des mots éclate dans l’univers crypto, opposant deux géants américains autour d’accusations explosives. Coinbase se défend vigoureusement contre des rumeurs qui l’accusent d’avoir alimenté un article controversé de Bloomberg sur son concurrent Binance. L’affaire implique directement la famille Trump et soulève des questions sur les pratiques de concurrence dans le secteur. Ce que révèle cette polémique sur les coulisses de l’industrie crypto pourrait redéfinir les relations entre les principales plateformes d’échange.
Coinbase Sort Du Silence Face Aux Rumeurs
Quand les rumeurs enflent dans l’écosystème crypto, les géants du secteur n’ont pas d’autre choix que de réagir. C’est exactement ce qui s’est passé avec Coinbase cette semaine, contrainte de sortir du silence face à des accusations qui prenaient de l’ampleur.
Paul Grewal, directeur juridique de Coinbase, a pris la parole sur X pour couper court aux spéculations. Son message est sans détour : « pure misinformation ». L’exchange américain nie catégoriquement avoir contribué à l’article de Bloomberg qui met en cause Binance dans la création du stablecoin USD1.
« Nous n’attaquons absolument pas nos concurrents », précise Grewal dans son tweet. Une position qui peut surprendre quand on connaît la rivalité féroce entre les plateformes crypto. Mais Coinbase joue ici la carte de la respectabilité, se présentant comme un acteur qui veut « faire grandir le gâteau crypto » plutôt que de le diviser.
Cette sortie publique révèle surtout les enjeux de réputation dans un secteur où la confiance reste fragile. Pour Coinbase, être associé à des fuites malveillantes pourrait ternir son image d’exchange « propre » auprès des régulateurs américains. Un positionnement crucial alors que la concurrence s’intensifie avec les ambitions de retour de Binance sur le marché américain.
L’affaire USD1 soulève ainsi bien plus que de simples rumeurs de corridors.
L’Affaire USD1 : Quand La Crypto Rencontre La Politique
Pour comprendre cette tempête, il faut d’abord décrypter ce fameux USD1 qui met tout le monde en émoi. Imaginez un dollar numérique garanti par de vrais dollars en banque : c’est le principe du stablecoin. World Liberty Financial, la société liée à la famille Trump, a lancé USD1 il y a quelques semaines seulement.
Les chiffres donnent le vertige : 1,20 milliard de dollars déjà en circulation. Pour mettre cela en perspective, c’est comme si une nouvelle monnaie numérique avait levé plus d’un milliard en moins d’un mois. Du jamais vu dans l’histoire des stablecoins.
Mais voici où l’affaire se corse : Binance aurait investi massivement dans ce projet via son fonds souverain des Émirats arabes unis. On parle de 30 milliards de dollars d’engagement, soit environ 25% de la capitalisation totale du marché crypto actuel. Un pari colossal qui lie directement le géant chinois aux ambitions crypto de l’administration Trump.
Cette alliance improbable entre une plateforme fondée par un entrepreneur chinois et le projet d’une famille présidentielle américaine illustre parfaitement les nouveaux équilibres géopolitiques du secteur. Quand la crypto devient un enjeu diplomatique, les règles du jeu changent radicalement.
Bloomberg affirme que Binance aurait même codé les contrats intelligents d’USD1, suggérant un rôle bien plus actif que celui d’un simple investisseur.
Matt Wallace Jette De L’Huile Sur Le Feu
Cette révélation explosive de Bloomberg n’est pas restée sans réaction. Matt Wallace, influenceur crypto suivi par des millions d’abonnés, a immédiatement pointé du doigt un coupable : Coinbase. Selon lui, l’exchange américain serait la fameuse « source anonyme » derrière l’article.
Sa théorie ? Si Changpeng Zhao obtient une grâce présidentielle, Binance pourrait reconquérir le marché américain et concurrencer frontalement Coinbase. Une perspective qui ferait trembler le géant de San Francisco, habitué à dominer sans partage depuis le départ forcé de son rival.
Wallace développe son raisonnement : des frais de trading plus bas, une portée mondiale plus large… Binance aurait tous les atouts pour reprendre sa place de leader. Sauf que voilà : aucune preuve tangible n’accompagne ces accusations. Juste des suppositions et des théories du complot.
Peu importe l’absence de preuves, le mal est fait. Son message sur X explose les compteurs : plus d’1 million de vues en quelques heures. Dans l’univers crypto, les rumeurs voyagent plus vite que la lumière. Changpeng Zhao lui-même a relayé l’accusation, ajoutant de la crédibilité sans pour autant l’avaliser explicitement.
Cette viralité incontrôlée illustre parfaitement comment une simple théorie peut devenir « vérité » dans l’écosystème crypto. Les réseaux sociaux amplifient tout, vérifient peu.
Changpeng Zhao Contre-Attaque Et Menace
Face à cette tempête médiatique, Changpeng Zhao ne reste pas les bras croisés. Le fondateur de Binance sort l’artillerie lourde et qualifie l’article de Bloomberg de « hit piece » – comprenez : un article à charge, destiné à nuire. Sa réaction est cinglante et laisse peu de place au doute.
CZ va plus loin et suggère qu’un concurrent aurait pu financer cette attaque. Une accusation grave qui transforme cette affaire en véritable guerre froide entre exchanges. C’est là que l’histoire devient intéressante : ce n’est pas la première fois que Zhao s’oppose à Bloomberg.
En 2022, le média financier avait déjà publié des informations que CZ jugeait mensongères. Résultat ? Un procès en diffamation qui avait contraint Bloomberg à présenter ses excuses. Une victoire juridique dont Zhao se souvient parfaitement.
Aujourd’hui, il agite à nouveau la menace d’une action en justice. « J’ai déjà gagné une fois, je peux recommencer », semble-t-il dire entre les lignes. Cette stratégie d’intimidation juridique n’est pas rare dans l’univers crypto, où les réputation et crédibilité valent des milliards.
Bloomberg de son côté maintient ses sources et ses informations. Coinbase continue de nier toute implication. Binance crie au complot. Dans ce triangle de tensions, la vérité semble bien difficile à établir.
