Changpeng Zhao, cofondateur de Binance, menace de traîner Bloomberg devant les tribunaux pour la deuxième fois en trois ans. Cette fois, l’ancien PDG de la plus grande plateforme d’échange crypto au monde conteste fermement un article liant son nom à un stablecoin controversé de World Liberty Financial, l’entité crypto de Donald Trump. Entre accusations de diffamation et soupçons de conflits d’intérêts autour d’une demande de grâce présidentielle, cette nouvelle polémique révèle des tensions croissantes dans l’industrie crypto américaine.

CZ Contre-Attaque : Quand Bloomberg Se Trompe Sur Les Cryptos
Changpeng Zhao, plus connu sous le nom de CZ, n’est pas du genre à se laisser faire. L’ancien patron de Binance, la plus grosse plateforme d’échange de cryptomonnaies au monde, vient de sortir les griffes contre Bloomberg. La raison ? Un article qu’il juge truffé d’erreurs sur ses liens présumés avec un projet crypto lié à Donald Trump.
Le média financier américain affirmait que Binance avait aidé à concevoir le code derrière une cryptomonnaie stable lancée par World Liberty Financial, une entité liée au nouveau président américain. Bloomberg suggérait même que CZ cherchait une grâce présidentielle en échange de ces services – une accusation qui a fait bondir l’intéressé.
La réponse de CZ n’a pas tardé : « FUD. Bloomberg vient encore d’écrire un article malveillant contenant tellement d’erreurs factuelles que je ne sais même pas par où commencer. Je vais peut-être devoir les poursuivre encore pour diffamation », a-t-il écrit sur X.
Le mot « encore » n’est pas anodin. En 2024, Bloomberg avait déjà dû présenter des excuses publiques à CZ et verser de l’argent à une fondation caritative après une précédente affaire de diffamation. Une leçon apparemment vite oubliée par le géant de l’information financière.

L’Affaire Du Stablecoin Trump : Démêler Le Vrai Du Faux
Mais que reprochait exactement Bloomberg à CZ ? L’article accusait Binance d’avoir aidé à concevoir le code informatique derrière USD1, une stablecoin – comprenez une cryptomonnaie dont la valeur reste stable, comme un dollar numérique. Cette monnaie appartient à World Liberty Financial, l’une des entreprises crypto liées à Donald Trump.
Pour simplifier : c’est comme si on accusait un architecte d’avoir dessiné les plans d’une maison, puis d’avoir demandé une faveur au propriétaire en échange. Bloomberg suggérait que CZ avait participé à ce projet technique pour obtenir une grâce présidentielle, lui qui a plaidé coupable dans une affaire avec la justice américaine.
L’article mentionnait aussi une transaction massive : un milliard de dollars impliquant cette stablecoin et une firme d’Abu Dhabi. Un montant qui fait tourner les têtes et renforce l’impression d’un possible deal sous la table.
Le problème ? CZ dément totalement ces accusations. Selon lui, Binance n’a jamais touché au code de cette cryptomonnaie, et le lien avec sa demande de grâce relève de la pure spéculation. « Tellement d’erreurs factuelles » selon ses propres mots.
Bloomberg avait pourtant promis de faire mieux après le précédent de 2024. Manifestement, les bonnes résolutions n’ont pas suffi.

Quand Les Médias Visent Les Cryptos : Une Tendance Inquiétante ?
Bloomberg n’est pas seul sur ce terrain glissant. En mai dernier, le Wall Street Journal avait déjà publié un article accusant CZ d’avoir joué les intermédiaires pour World Liberty Financial lors de déplacements à l’étranger. Encore une fois, l’ex-patron de Binance avait démenti, refusant le rôle de « fixer » qu’on lui prêtait.
Un pattern se dessine : articles à charge, accusations floues, démentis de CZ. Comme si certains médias financiers avaient décidé de faire du fondateur de Binance leur cible de choix.
Pour CZ, cette acharnement médiatique dépasse son cas personnel. « L’industrie crypto entière est ciblée par certaines forces qui ne veulent pas du succès des actifs numériques aux États-Unis », affirme-t-il. Une accusation grave qui suggère une campagne coordonnée contre le secteur.
Difficile de savoir qui dit vrai dans cette guerre de communication. D’un côté, des médias respectés qui enquêtent sur les zones d’ombre de la crypto. De l’autre, un entrepreneur qui clame son innocence et dénonce une persécution organisée.
Ce qui est sûr, c’est que CZ connaît bien ce type de bataille juridique. Il a déjà prouvé qu’il savait se défendre face aux géants de la presse.

Précédent Judiciaire : Quand Bloomberg Avait Déjà Dû S’excuser
Cette confiance de CZ ne sort pas de nulle part. En 2024, il avait déjà traîné Bloomberg devant les tribunaux pour diffamation. Et il avait gagné.
Le géant de l’information financière avait dû présenter des excuses publiques au fondateur de Binance et verser une somme convenue à une fondation d’éducation spécialisée. Un camouflet retentissant pour un média qui se targue de son sérieux journalistique.
Dans leurs excuses, Bloomberg reconnaissait ses torts : « Nous avons des standards journalistiques qui devraient être, et seront, meilleurs ». Plus embarrassant encore, le média s’engageait formellement à ne plus publier d’allégations similaires « de quelque manière que ce soit ».
Un engagement qui semble avoir fait long feu, puisque voilà Bloomberg de nouveau dans le collimateur de CZ moins d’un an plus tard. Cette récidive éclaire d’un jour nouveau les accusations actuelles du fondateur de Binance.
Car si Bloomberg avait effectivement tiré les leçons de sa précédente déroute, comment expliquer ce nouvel article controversé ? L’hypothèse d’une vendetta ou d’une campagne coordonnée prend soudain plus de consistance.
Pour CZ, les faits parlent d’eux-mêmes : même après des excuses officielles, certains médias persistent dans leurs attaques. Une obstination qui nourrit ses soupçons sur les véritables motivations derrière ces articles.